Itinéraire

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De nationalité française et citoyen du monde, Régis Granville partage sa vie entre la France et l’étranger. Il a d’abord été danseur professionnel en danse contemporaine durant une dizaine d’années.
Puis, il se reconvertit dans le tourisme hôtelier. Sa licence d’hôtellerie lui a donné l’extraordinaire opportunité de découvrir, de s’imprégner de l’inépuisable richesse de nombreuses cultures, et de faire des rencontres exceptionnelles, en Europe, Scandinavie, Amérique du Nord et Amérique latine, en Afrique, en Asie, dans l’Océan Indien, dans l’Île de La Réunion, dans les Caraïbes, dans les Îles du Vent et les Îles Sous-le-Vent…

L’art plastique et le travail du verre en fusion apparaissent dans sa vie d’une manière inattendue. En 1997 lors d’un séjour professionnel dans le tourisme à Venise, la découverte du verre de Murano, est l’un des premiers déclics. Autre impulsion, la rencontre avec Isabelle Poilprez-Combes, artiste verrier qui souffle le verre, aujourd’hui devenue sa grande amie de cœur.

Il part alors étudier à l’Université Atelier du verre de Sars-Poteries, dans le Nord de la France auprès d’Olivier Juteau pour une première approche des techniques verrières. Des cours intensifs lui permettent ensuite d’approfondir le fusing auprès du couple Martine & Jacki Perrin.

En 2010 il se rend au Campus Universitaire de Pilchuck Glass School, à Seattle, aux États-Unis: « J’ai eu la chance d’étudier avec ce grand professeur d’Université de Séoul en Corée du Sud, Madame Ki-ra Kim et son assistante Kay Hyewook ainsi qu’avec Mark Salsbury de Saint Louis, aux États Unis, en pâte de verre, fusing & thermoformage ».

Lors de ses formations, il approche la plupart des techniques existant dans le métier du verre. C’est principalement le fusing, le verre plat (float & bullseye), que Régis utilise et qu’il fusionne en multicouches avec inclusion de pigments et minéraux. Sa rencontre avec l’artiste Udo Zembok le confirme dans le choix de cette technique qui l’inspire profondément. Afin de la maitriser, il devient son assistant durant 2 ans. Ses créations l’amènent aussi à utiliser d’autres techniques de travail du verre.

Parallèlement, Régis Granville entre aujourd’hui dans une nouvelle dimension de son art : la sculpture. Si le verre reste son matériau de référence et son identité d’artiste, il intègre désormais des éléments de nature tels que la pierre, le métal et le bois. Une branche de chêne ou d’if, une pierre de sapo d’Amérique du Sud ou de silice, une pièce de métal, rencontrées sur son chemin, toutes porteuses d’une histoire, d’un vécu souvent séculaire, viennent magnifier la création verrière qui semblait les attendre. Ainsi, ses oeuvres deviennent-elles des compositions sculpturales et contemporaines porteuses de sens et de reliance, qui célèbrent le vivant de la Matière.

« Mes sources d’inspiration sont multiples : un geste, un regard, une expression, un paysage, un symbole, des personnes, l’écoute d’enfants et d’adolescents, une lumière, la cuisine d’ici et d’ailleurs, tout ce qui entre en résonance avec moi à un moment donné. Mais aussi mon métissage familial, mes origines martiniquaises, les valeurs reçues de mes parents et surtout de mes grands-parents maternels qui m’ont appris le respect d’autrui… »

Depuis quelques années, le bouddhisme japonais de Nichiren Daishōnin tient une place importante dans sa vie, il y puise énergie et créativité.

L’envie d’écrire un livre lui est venue à un moment crucial de sa vie. C’est ainsi qu’est né «Qûx one, naissance d’une passion», un livre écrit en trois langues: français, japonais et anglais. Le mot «Qûx» appartient à l’idiome quiché, une des tribus de la civilisation maya. Il est construit à partir de «uz», le souffle vital, et signifie «cœur» ou esprit.

« Lorsque je regarde le chemin parcouru, je réalise que tout était là ! Le métissage, le feu, l’eau, le sable et la transparence m’ont ouvert la Porte des Mondes. »

Propos recueillis par Diane Saunier, Écrivain